La justice, l’une des 4 vertus cardinales
La plupart des sociétés humaines se disent être fondées entre autre chose sur la justice. Celle-ci fait partie des 4 vertus cardinales avec la prudence, la tempérance et la force. Mais qu’entend-on par cette notion de justice ?
Définition du Robert : 1-juste appréciation, reconnaissance et respect des droits et du mérite de chacun au sens de équité – Synonymes : équité, droiture, impartialité, intégrité, probité 2- Pouvoir de faire régner le droit ; exercice de ce pouvoir
Nous ne sommes pas ignorants de cette vertu de justice dans notre monde judéo-chrétien : le psalmiste déjà présente d’emblée deux voies à l’homme.: celle du bien et du bonheur, celle du mal et du malheur. « Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira, tel n’est pas le sort des méchants. Mais ils sont comme la paille balayée par le vent : au jugement, les méchants ne se lèveront pas, ni les pécheurs au rassemblement des justes. Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. » Psaume 1
Hélas, notre justice humaine ne répond pas toujours aux principes d’équité, de droiture, d’impartialité, d’intégrité et de probité. Les êtres humains que nous sommes sont faillibles car soumis à leurs passions, leurs intérêts propres, à leurs rancœurs, à leurs désirs de revanche. On essaie de faire respecter les droits des uns mais on ne reconnait pas toujours les mérites des autres. Nous avons certes tous des droits mais sachons reconnaître ceux qui ont aussi des mérites. Il n’est pas rare que les juges prononcent des sentences influencées par la personnalité de l’accusé, son âge, un jury tributaire de ses affects, des directives venues d’en haut, la pression médiatique d’une affaire. Des lois se font et se défont en fonction de la culture et de l’histoire d’un pays, de la pensée dominante du moment, de la pression de minorités et du déclin moral ou non d’une société ; elles se doivent d’être appliquées en toute justice même si elles s’avèrent injustes. Il n’en demeure pas moins qu’il existe des valeurs et des vertus immuables que l’on veuille ou non les pratiquer. Le bien restera toujours le bien et le mal restera toujours le mal quand bien même on l’agrémente de jolis noms ou qu’on le justifie par des théories fumeuses pour FAIRE ACCEPTER L’INACCEPTABLE. Notre justice humaine bien que nécessaire voire indispensable au fonctionnement de la société est souvent aveugle, partiale et aléatoire.
En cela consiste la justice : suivre la voix de sa conscience et non les modes qui changent, s’appliquer à suivre les commandements de Dieu, s’ajuster à la volonté de Dieu. « Évite le mal, fais ce qui est bien. Poursuis la paix, recherche-la. » Ps 33,15 Cette justice-là, tout être humain quels que soient son sexe, son origine, sa couleur de peau, sa religion est capable de la pratiquer. C’est la voix de notre conscience qui nous interpelle, qui est intangible et nous pousse à rejeter ce qui est mal.
Seul Dieu, le Créateur de l’univers est en mesure de juger en vérité chacun de nous, chacun de nos actes ; Il nous connait depuis toujours, nous as voulus, nous as créés et nous maintient en vie chaque jour. Aucun de nous ne peut tenir sous son regard et se prétendre juste. On lit dans les Proverbes : « Le juste pèche sept fois, et il se relève. » Pr 24, 16. Etre juste, c’est se relever après ses chutes et marcher avec persévérance sur la voie du bien, celle de la Loi de Dieu.
Nous sommes très à plaindre si nous bâtissons nos vies en espérant être récompensés par la justice des hommes. L’homme est capable du pire comme du meilleur, il est changeant comme l’herbe des champs et sa mort peut survenir de manière imprévisible. « Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes ; mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les puissants ! « Ps 117,8-9
Le Seigneur Jésus évoque le jugement dernier en ces termes : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : “Seigneur, ouvre-nous”, il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes. Alors vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.” Il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.” Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors. Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. » Luc 13, 24-30
