Médecine et éthique
Serment d’Hippocrate (philosophe et médecin, Hippocrate est considéré comme le père de la médecine)
« Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivants : Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon savoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l’enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l’opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s’en occupent. Dans quelque maison que j’entre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! »
Serment d’Hippocrate de l’Ordre National des médecins (version 2012):
“Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.”
Quel bonheur ce fut pour moi au terme de longues années d’études de lire devant mes pairs le serment d’Hippocrate et de promettre de toujours faire au mieux pour soigner mes patients, d’être à leur service, au service de la vie, ne pas faire acceptation de personne, ne pas divulguer leurs secrets ; comme chrétienne, je me suis promis de toujours voir en chacun d’eux un frère ou une sœur du Christ Sauveur à accompagner et remettre sur pied. Dès le début de mes études médicales, je me suis trouvée déconnectée me posant des questions du genre : « Où est l’âme du corps sans vie offert à la science qu’on me prie de disséquer ? ». Quel intérêt de ce genre d’exercices en 1ère année de médecine à part un bizutage de très mauvais goût. On avait des planches d’anatomie largement suffisantes à nous enseigner l’anatomie humaine. De plus sur les 650 élèves de la promotion, seuls 150 étaient retenus. A quoi bon ce gâchis de corps plus ou moins respectés? L’intimidation pressante des redoublants qui vous prédisent que vous redoublerez fatalement votre première année si vous êtes primant, ne sous-collez pas, n’avez qu’un minable Bac D et venez de plus des îles reculées… En amphithéâtre, un des premiers cours d’embryologie était une apologie à la contraception et à l’avortement avec force diapositives de malformations toutes les plus monstrueuses les unes que les autres qu’on ne devait pourtant plus voir depuis des décennies. Au fil des années d’études et d’exercice, j’ai beaucoup déchanté sur l’exercice de la médecine dans notre pays. Ma seule satisfaction était le contact avec l;es patients, la relation tissée avec eux au fil de leurs consultations. Tout le contexte légal et administratif actuel incite à trahir le serment d’Hippocrate et ce n’est pas pour rien que son texte a évolué avec le temps... A faire le sale boulot à la place des législateurs qui pondent des lois aberrantes et contraires à la conscience humaine, lois dont ils se lavent les mains pour la mise en application. Du genre, je vous refile le bébé !
Posons-nous les questions suivantes : qu’est-ce qui peut être considéré comme « contre les lois de l’humanité » ?
Le secret médical est -il préservé quand il est largement partagé avec le personnel paramédical, en réunion de service par les équipes soignantes, divulgué sans retenue au système judiciaire ? Que de dérogations ou de libertés prises, de médisances colportées avec pour point de départ les propos d’un médecin ou soignant trop zélé à citer un cas d’école, à caricaturer un patient, à chercher à le disculper, etc ?
Pouvons-nous dire que nous ne provoquons pas la mort délibérément quand des enfants à naître sont éliminés du sein de leur mère parce qu’indésirés, diagnostiqués mal formés, porteurs d’une maladie grave ou incurable ou encore susceptibles d’être atteints de malformation ou de handicap ? Nous aimons jouer avec les mots et nous évitons d’appeler un chat, un chat. Oui, l’avortement est un crime odieux. On tente de soulager sa conscience en extrapolant sur la date de début de vie. On sait bien que la vie apparaît dès la rencontre des deux gamètes, dès la fécondation mais on préfère faire l’autruche. On élimine des embryons ou des fœtus mais on demande à la science de réaliser des fécondations in vitro, de nous assister médicalement pour tomber enceinte. On refuse des grossesses pour certaines ; pour d’autres, on revendique à tout prix d’être mère quand enfin on s’est décidée et on recourt à des traitements hors de coût. Et tout cela bien sûr est remboursé par le système social, alors qu’il s’agit de choix personnels privés qui n’ont rien à voir avec la solidarité nationale. La vie est un don de Dieu et non un dû. On n’a pas demandé à nos parents le droit de naître, et nous sommes là pourtant. Le nombre d’avortements a progressé de 7000 cas l’an dernier par rapport à 2023 avec un total de 251 270 IVG alors qu’il est né 660800 nouveaux-nés en 2024. Résumons, un quart des bébés à naître en France sont tués dès le sein de leur mère. La France vieillit mais au vu de sa politique de planning familial catastrophique, cela n’est guère étonnant.
Père éternel, Dieu Créateur et Source de toute vie, donne-nous de respecter la vie humaine de son commencement à sa fin. Donne-nous de ne pas avoir peur de ce cadeau fabuleux que Tu fais aux couples qui vont être parents. Nous savons que Tu fais tout concourir au bien de ceux qui T’aiment. Père, donne-nous de vivre avec Toi dans la confiance.





